Stade Toulousain : À la reconquête de l’Europe

Auteurs d’une saison exceptionnelle, les Toulousains se rendent du côté de Nanterre ce dimanche pour affronter le Racing 92 en quarts de finale de Champions Cup. 7 ans après son dernier titre, le Stade pourrait faire coup double avec le championnat et la Coupe d’Europe. Une bonne façon de montrer que les Rouge et Noir ne sont pas morts.

L’ère Guy Noves

Indéniablement, il est une figure du Stade Toulousain. Le natif de la ville Rose a marqué son empreinte sur la ville. Tout d’abord en tant que joueur où il y joue entre 1975 et 1988 avec 2 championnats de France glanés. Mais c’est surtout en tant qu’entraîneur qu’il marque les esprits.
Ce n’est pas Maxime Mermoz qui dira le contraire : « C’est un management qui me correspondait à ce moment, qui m’a permis de m’endurcir et vivre la carrière que j’ai. Il est plutôt fermé mais très observateur. »
Il sera sur les bancs du Stade Toulousain juste après sa retraite sportive entre 1988 et 1990, en tant qu’adjoint de Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux où ils remporteront un bouclier de Brennus  puis co-entraîneur avec Jean-Claude Skrela lors de la saison suivante. Après un passage non concluant d’une saison à Blagnac, il revient dans sa ville pour la saison 1993-1994.
C’est à partir de là que le « grand Stade Toulousain » fait son apparition !

Entre 1993 et 1998, Guy Novès est assisté de Serge Laïrle, une excellente période pour le Stade Toulousain. Durant cette période, 4 Boucliers de Brennus sont gagnés à la suite entre 1994 et 1997. De plus, le Stade s’est offert le doublé en 1996 en remportant aussi la 1re édition de la Coupe d’Europe. Après avoir bien négocié sa poule, le club de la ville Rose a disposé assez facilement de Swansea sur le score de 30-3 au Stade des Sept Derniers. En finale, le Stade s’impose 21-18 après prolongations face à Cardiff. De grands joueurs faisaient déjà leurs gammes à cette époque comme Christian Califano, Frank Belot, Thomas Castagnède, Emile Ntamack (capitaine) et bien d’autres.

Durant les 2 saisons suivantes, Serge Laïrle laisse sa place à Daniel Santamans, joueur du club entre 1977 et 1989. La Coupe d’Europe n’aura pas réussi pour ce duo. Pour leur première saison, le Stade Toulousain passe la phase de poules mais s’incline du côté d’Ulster en quarts de finale sur le score de 15-13. Les joueurs ont tout de même pu se contenter du bouclier de Brennus avec une victoire 15-11 sur l’AS Montferrand. La saison d’après, les Rouge et Noir s’arrêtent en demi-finale avec une défaite face à la province du Munster 25-31. En championnat, ce sont les Franciliens du Stade Français qui ont eu raison d’eux avec une lourde défaite 30-13. Ce sont d’ailleurs eux qui remporteront le championnat.

À partir de 2000 jusqu’à son départ en 2015, Guy Noves prend seul le trône en tant que manager général accompagné d’entraîneurs adjoints. Et que dire du palmarès obtenu ! 6 finales jouées pour 4 titres en Top 14, et 5 finales jouées pour 3 titres en Coupe d’Europe. Le palmarès de Guy Novès à la tête du Stade Toulousain n’a fait que grandir. Dans un stade de France comble, le Stade Toulousain s’impose face au RC Toulon sur le score de 18-12, pour le dernier trophée du club. C’était le 9 juin 2012 pour la finale de Top 14. Depuis, les Haut-Garonnais n’ont pas remporté d’autres titres. 7 ans que le club attend de refaire vibrer cette place du Capitole. Après un dernier barrage à Ernest Wallon, le 30 mai 2015, Guy Noves dit adieu à sa ville, son club qu’il a marqué à tout jamais : Plus de 1000 matchs sur le banc, 9 Championnats de France glanés et 4 titres de Champion d’Europe. Il a fait de Toulouse une vraie place rugbystique. Compliqué de passer après un tel monument, l’après Guy Novès a été difficilement géré et s’est fait ressentir dans ces premières saisons.

Guy Novès portant les couleurs du Stade Toulousain. AFP PHOTO / LIONEL BONAVENTURE

Un après-Novès compliqué

En Juin 2015, Jean-René Bouscatel, président du Stade Toulousain, nomme Ugo Mola en tant que manager général du club. Il est accompagné de William Servat entraîneur des avants, Jean-Baptiste Elissade entraîneur des arrières et enfin Pierre-Henry Brocan entraîneur de la défense. Une saison plutôt correcte pour une première avec une 5ème place : 16 victoires, 2 nuls et 8 défaites. Les barrages se passent mal pour les coéquipiers de Gaël Fickou puisqu’ils s’inclinent au Stade Yves du Manoir de Colombes sur le score de 21-16 face au Racing 92. En European Cup, le Stade Toulousain a rendu une pâle copie avec une seule victoire en phase de poules et une médiocre dernière place.

Pour la saison 2016-2017, le club a fait appel à Jean Bouhilou en tant qu’entraîneur de la touche. Cela n’a pas eu d’incidence directe sur le jeu toulousain. Le club a vécu une saison très compliquée en ne terminant qu’à la 12ème place du championnat. Si la 1re partie de saison a été correcte avec 7 victoires pour 6 défaites et une 7ème place à la clé, la seconde partie de saison a été plus problématique. En effet, le Stade s’incline à 9 reprises pour seulement 4 petites victoires. En coupe d’Europe, le club termine deuxième de sa poule avec 18 points derrière les Saracens. En quarts, la machine nommée Munster n’en a fait qu’une bouchée avec un score lourd de 41-16. Cette saison a marqué la fin de carrière Thierry Dusautoir, qui aura porté haut les couleurs du Stade Toulousain pendant 11 saisons, et capitaine exemplaire durant les 8 dernières.

La saison dernière, Ugo Mola est conservé tout comme William Servat, Jean Bouhilou et Pierre-Henry Brocan mais Jean-Baptiste Elissade ne fait plus parti du staff. Cette saison-là est plus aboutie avec une belle 3ème place qui la propulse en barrage du championnat. Cependant, Castres, 6ème après la phase régulière, vient créer la sensation en s’imposant 11-23 sur le terrain d’Ernest-Wallon. Puis viendra à bout du Racing et de Montpellier pour remporter le championnat. Avec une 12ème place lors de la saison précédente, les Toulousains devaient se contenter de la Challenge Cup pour cette saison. Cependant, les 14 points et la deuxième place n’ont pas suffi au Stade Toulousain pour voir les phases finales.
Après 3 saisons plutôt délicates, le Stade Toulousain va mieux actuellement et peut espérer une fin en apothéose !

Saison 2018-2019 : Pour un doublé ?

Personne ne s’y attendait ou presque. Et pourtant, le Stade Toulousain vit la meilleure saison de ces dernières saisons. Le club a trouvé l’équilibre parfait entre expérience et jeunesse pour gravir les sommets. En championnat, le Stade caracole en tête du classement avec 7 points d’avance sur son dauphin. Il peut se targuer de tenir un record historique avec 14 matchs consécutifs sans défaite. La dernière remonte au 29 septembre et une défaite 22-26 face à Castres.
Statistiquement, les bilans offensifs et défensifs sont très bons. En attaque, les Rouge et Noir ont inscrit 69 essais et se retrouvent 2ème meilleure attaque du championnat. Défensivement aussi, cela tient la route en étant la 2ème meilleure défense du championnat. La lourde défaite subit à Montpellier 66-15 en septembre dernier a été vite rattrapée avec 3 clean-sheets (10-0 contre Agen, 40-0 contre Bordeaux-Bègles et enfin 39-0 contre Toulon).
À 6 journées de la fin, le Stade devrait donc se qualifier pour les demis et peut légitiment viser le titre. Un club historique où les valeurs n’ont pas changé comme l’explique Maxime Mermoz : « C’est un club historique ! Tout a changé et rien en même temps. Les hommes ont changé de poste mais sont toujours là : Didier Lacroix, Emile Ntamack. Tout comme les infrastructures et l’ambiance au sein du club.

En Champions Cup aussi, la Haute-Garonne a été représenté avec brio. Dans un groupe plutôt relevé composé du Leinster, de Bath et des Wasps, les joueurs d’Ugo Mola ont réalisé un début de campagne excellent en empochant 21 points pour 5 victoires et 1 défaite.
Il leur restent maintenant 3 marches avant d’espérer soulever le titre au Saint James Park de Newcastle. La première marche se déroule en France pour ce duel franco-français au Racing 92. Les débats sont plutôt équilibrés entre les 2 équipes. En effet sur les 10 dernières confrontations, le Racing 92 en a remporté 5 tout comme le Stade Toulousain. Cependant, les Occitans n’ont pas l’avantage du terrain mais ont tout de même remporté les 3 dernières confrontations. Un match qui promet d’être chaud bouillant avant une opposition au Leinster pour le vainqueur. Une saison magnifique comme nous le décrit Maxime Mermoz, de retour au club : « Je fais toujours des choix sportifs, et je croyais au potentiel toulousain. Je suis juste heureux de voir que mon feeling marche toujours. »

Merci à Maxime Mermoz d’avoir accepté de répondre à nos questions et on lui souhaite un prompt rétablissement

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