[Interview] Martin Jaglin : « Il faut avant tout se demander ce qui plairait aux gens et qui n’est pas encore fait »

Martin Jaglin présent sur le plateau de l’Équipe 21, pour la chronique Mon Petit Gazon

Mon Petit Gazon est une application pour les fans de football. Une application ayant franchi le million d’utilisateurs. Basé sur un système de bouche-à-oreille et la création de championnat entre amis, la plateforme a aussi su se positionner et se montrer innovant sur sa façon de communiquer. Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec Martin Jaglin, co-fondateur du jeu.

Pouvez-vous vous présenter ?

Ah non on se tutoie chez MPG. Martin, co-fondateur et accessoirement jardinier paysagiste à mes heures perdues.

Mon Petit Gazon, d’où vient ce nom, d’où vient cette idée ?

Est-ce que tu as souri la 1re fois que tu as entendu ce nom ? Si oui, ça nous suffit. Juste un délire, qui est devenu notre nom de jeu. Tout pareil pour la chèvre, vu que désormais l’App s’appelle MPG, on voulait conserver un côté déconne et on s’est dit que la chèvre, c’était bien WTF, personne n’en veut comme logo de cette pauvre chèvre.

En parlant de la chèvre, elle a même connu le succès de la première page d’une Une l’Équipe, rien que ça.

MPG est un jeu, une application devenue l’une des références sur un marché que l’on appelle fantasy league. L’application a notamment passé  ce cap significatif du million d’utilisateurs en 2019. Beaucoup d’entreprises, de clubs, s’essaient à la création d’une application pour accroître leur fan base et diversifier leurs ressources. Pour autant, les entreprises finissent souvent par oublier l’idée et arrêter le développement d’application. Pour toi, quelles sont les clés pour réussir à développer sa propre application ?  

Le truc le plus important, c’est de ne pas se focaliser sur ce que veut vendre l’entreprise mais plutôt sur ce que les gens veulent. En anglais, on parle de customer centric et non d’entreprise centric. Toutes les marques ont voulu avoir leur App dans les années 2010 et beaucoup sont devenues des App Kleenex car c’était un regroupement de toutes les informations possibles que toutes les entités d’une entreprise voulaient y mettre. En fait, il ne faut pas vouloir faire une App, il faut vouloir répondre à un besoin qui n’est pas encore adressé, rendre un service plus appréciable, performant et plus efficace… et ensuite on se demande sur quel support on va faire ça (App, bot, vocal, etc).

Les réseaux sociaux prennent une place de plus en plus importante, notamment lorsque l’on veut faire connaître ou développer son entreprise. Quels conseils tu donnerais à une personne qui lance un projet et qui veut s’affirmer sur les réseaux sociaux ? 

La même chose que faire une App ou pas : il faut avant tout se demander ce qui plairait aux gens et qui n’est pas encore fait. Un vieil exemple, Villa Shweppes, plutôt que de faire des posts pour dire que leur boisson est la meilleure du monde, ils ont fait un site qui recense tous les bons plans cool de sortie et ils l’ont brandé Schweppes : tu apportes un service et ensuite tu y colles ta marque. Ou alors faut avoir un territoire de marque très propice aux réseaux sociaux comme Red Bull et là c’est la régalade car tu offres du contenu inédit et spectaculaire aux gens.

Illustration de la proximité et l’humour employé sur les réseaux sociaux de Mon Petit Gazon :

Est-ce que le succès d’MPG n’est pas également d’avoir intégré la « sphère amicale » au cœur de sa stratégie pour créer un réseau social à proprement parler ?

Complètement. Le truc qui fait tenir les gens, ce n’est pas le foot, c’est les vannes entre amis. On s’en fiche de connaitre les 3 meilleurs buteurs droitiers de Dijon en 2014, le plus important c’est de tailler ton ami le lundi parce que Charbonnier a mis son 1er doublé de la saison après 10 matchs sans but et c’est contre ton pote qui a un seum intersidéral.

En plus de la sphère amicale, on peut facilement noter une volonté de véhiculer une émotion, rendre l’utilisateur acteur, comme dans cette campagne de communication pour le lancement de la saison 2019/2020 :

En parlant de sphère amicale, vous vous êtes également diversifié en lançant un mode spécial entreprise. En quoi consiste-t-il ? De ton point de vue, quel est l’intérêt ?

On a juste voulu casser la limite des 10 utilisateurs max par ligue donc on a lancé un système où tu peux jouer à 500 si tu le souhaites en faisant des divisions. On s’est dit que les séminaires à Marrakech et les teams building dans les escape games, c’est cool mais ça coute cher. Alors qu’un bon vieux MPG, ça te crée de la discussion chaque lundi. Et puis tu peux tailler ton/ta boss sans te faire virer.

L’application Mon Petit Gazon a même finit par franchir la frontière, notamment en s’installant en Espagne. Pourquoi ce choix ? Qu’est-ce qui vous a poussé à vous internationaliser ? Quelles sont les difficultés d’internationaliser MPG ?

On adorerait que des utilisateurs en Europe découvrent notre jeu, on se dit qu’il n’y a pas de raison que les Espagnols, Italiens, Portugais, Belges et autres n’aient pas le même plaisir que les Français. Ça nous prend du temps car on ne bénéficie pas du bouche-à-oreille qu’on a en France. Mais on y bosse, il faut trouver la bonne recette.

MPG a connu un développement exponentiel sur cette année 2019, avec une communauté qui a quasiment doublé en un an. Que comptez-vous mettre en place pour poursuivre ce développement en 2020 ?

On travaille sur Mon Petit Prono qui sortira pour l’Euro, on ne va pas lâcher les gens pendant ce moment fou quand même. Et la suite, on verra selon le temps que MPG nous a pris 😉

Qu’est-ce que je peux te souhaiter de meilleur pour la suite  ?

De trouver une fille pour rejoindre l’équipe, on ne reçoit que des CV de mecs. Par exemple une Lead Dev Front qui fait du React Native. Si tu lis ce message, écris-nous.

Merci à Martin Jaglin d’avoir répondu à nos questions.

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